Les fleurs de merisier esquissent le paysage de délicatesse, et nous invite à quelques instants de grâce éphémères. La floraison du merisier ne dure qu’un temps, et ce temps est suffisant pour profiter de leur propriétés médicinales.


Le merisier, Prunus avium, que l’on appelle aussi Cerisier des bois, est un arbre très commun en France, et fleuri entre avril et mai suivant les régions, et qui pourrait vivre plusieurs siècles… J’apprécie toujours de considérer la mémoire que porte ces arbres au-delà des âges…
Son « fruit » est une drupe allant du rouge au noir, traditionnellement utilisé pour la fabrication du kirsch.
Personnellement je suis incapable de le différencier du cerisier cultivé pour ses griottes (Prunus cerasus) et honnêtement pour notre pratique ce n’est pas très important.
Par contre il faudra s’assurer qu’il ne s’agit pas d’une autre espèce de Prunus car certains présentent une toxicité. Par ailleurs, on évitera de consommer le noyau ainsi que l’écorce de l’arbre car ces parties de l’arbre contiennent une quantité plus importante d’acide cyanhydrique, particulièrement toxique.
Les fleurs et les feuilles peuvent par contre être utilisées pour diverses préparations, comme le vin de feuilles de merisier que l’on ne présente plus. Les fleurs sont moins utilisées, leur goût est pourtant délicat et appréciable ; elles présentent également des propriétés diurétiques, et certains auteur leurs confèrent des propriétés laxatives. Mais à bien y regarder, il s’agit plutôt ici des fruits, les fleurs ayant plutôt des propriétés astringentes, comme beaucoup de fleurs de la famille des rosacées (rose, aubépine, framboisier, fraisier, etc.). D’ailleurs il suffit de les tester pour se rendre de l’action thérapeutique sur le corps. Par cette action astringente, il est possible d’utiliser l’infusion de ces fleurs en compresses cicatrisantes, et pourquoi pas de l’intégrer dans un cérat.
Inutile par contre d’en réaliser un macérat huileux, les tanins ne sont pas extraits dans l’huile.
Les cerises du merisier contiennent quant à elles 10 à 15% de sucres, un peu d’acide salicylique (la même molécule que l’on retrouve dans la reine des prés responsables de son action anti-inflammatoire, etc.) et de tanin et de la vitamine A*
Le Dr H. Leclerc la recommandait aux arthritiques, ainsi qu’aux personnes obèses et diabétiques*
Je vous partagerai en tant voulu d’autres recettes à partir de ce fruit délicieux, il me tarde…
Quelques petites astuces pour reconnaître le merisier** :
✧ D’abord, son écorce : lisse et rougeâtre, présentant de nombreuses lenticelles horizontales (voir photo).
✧ Au niveau de sa feuille : vous retrouvez à sa base 2 longues stipules dentées, parfois difficile à voir quand les feuilles sont encore jeunes au niveau des fleurs. Vous retrouverez par contre plus facilement au niveau du pétiole quelques glandes rougeâtres appelées nectaires.
✧ Sa fleur présente 5 pétales disposés de façon alterne avec 5 sépales, ainsi qu’un seul style entouré de 15 à 30 étamines, qui donnera un ovaire composé d’un seul carpelle et donnera ce fruit (en réalité une drupe) que l’on aime tant.
✧ INFUSION DE FLEURS DE MERISIER ✧
Pour réaliser l’infusion de fleurs, rien de plus simple : déposez quelques fleurs dans une tasse et verser-y de l’eau chaude (mais non bouillante). Je vous conseille de ne pas prolonger l’infusion au-delà de 5-8 minutes afin de ne pas altérer le goût si délicat des fleurs de merisier.
Je vous laisse découvrir la poésie qui se dégage des pétales au contact de l’eau chaude, avant de brunir, ne rater pas ce moment…
Avec tendresse,
Jess
www.jardinalchimique.com
www.herboristeriesensible.com
*Dictionnaire des plantes médicinales et vénéneuses de France
** Dictionnaire visuel des arbres et arbustes communs